Comprendre le Coran sans traduction : un changement de perspective
Comprendre le Coran sans traduction est bien plus qu’un simple objectif intellectuel : c’est un besoin spirituel profond et majeur que tout musulman devrait aspirer à atteindre. Pour tout musulman, le Coran représente la parole d’Allah, révélée avec une précision parfaite dans la langue arabe.
Allah — exalté soit-Il — dit dans le Coran :
[الزخرف: 3] {إِنَّا جَعَلْنَاهُ قُرْآنًا عَرَبِيًّا لَعَلَّكُمْ تَعْقِلُونَ}
« Nous l’avons fait descendre en Coran arabe afin que vous raisonniez » (Az-Zukhruf : 3).
Cette révélation n’est pas fortuite, mais pleine de sagesse : la langue arabe est le support le plus apte à transmettre la profondeur du message divin. Certes, lire une traduction peut aider à saisir les grandes lignes, mais elle ne remplace jamais la profondeur du message révélé en arabe.
Malgré cela, beaucoup de croyants – en particulier les non-arabophones – ne lisent le Coran qu’en traduction, faute de maîtriser l’arabe et donc s’appuient sur la traduction pour comprendre le Coran.
Bien que la lecture en langue maternelle puisse aider temporairement, seule la langue arabe permet d’accéder à la richesse, à la précision et à la beauté du message divin.
Cet article explore pourquoi la traduction du Coran ne suffit pas à en saisir toute la profondeur, et pourquoi apprendre l’arabe est indispensable pour vraiment comprendre le Coran.
1. L’arabe, une langue choisie par Allah
La langue du Coran n’est pas neutre. Elle est une partie intégrante du miracle et du message. C’est par elle que les pieux prédécesseurs comprenaient, méditaient et vivaient le Livre d’Allah. Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
« La langue arabe fait partie de la religion, et sa connaissance est une obligation.»
(Iqtidaʾ aṣ-Ṣirāṭ al Mustaqīm, 1 /207)
“فإن نفس اللغة العربية من الدين، ومعرفتها فرض واجب” (اقتضاء الصراط المستقيم 1/207)

Alors, si la langue est indispensable à la compréhension de la religion, elle l’est d’autant plus pour le Coran, qui est son fondement. Le texte coranique est miraculeux par son vocabulaire, son agencement, sa puissance stylistique – des aspects intraduisibles.
2. La traduction ne reflète pas toute la richesse du sens
Les traductions ne sont, en réalité, que des interprétations humaines des significations du Coran. Ainsi, la traduction ne peut être considérée comme le Coran. Ce n’est qu’une interprétation de son sens, selon la compréhension du traducteur, qui peut avoir raison ou tort.
La traduction est donc une explication approximative, et non une substitution. Elle ne peut transmettre la profondeur spirituelle et rhétorique des mots révélés.
Ainsi, se limiter à la traduction revient à lire une ombre du message divin, et non sa lumière directe.

3. Le Coran parle directement aux cœurs

Lire un verset comme {يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا} – “Ô vous qui avez cru”, dans sa langue d’origine, produit un impact émotionnel bien plus fort qu’une version traduite. Comprendre le Coran sans traduction, c’est accéder à cette dimension spirituelle, rythmique et grammaticale unique.
Comprendre le Coran sans recours à la traduction permet de goûter à l’agencement rhétorique des versets et à leurs subtilités grammaticales. Cela ouvre la voie à une lecture plus méditative et à une connexion plus profonde avec la Parole d’Allah.
N’oubliez pas aussi qu’il n’est pas permis de réciter le Coran dans une autre langue que l’arabe. La traduction est une explication, non un équivalent.
4. Un appel à l’apprentissage, non à la dépendance
Le musulman se doit de faire un effort, même progressif, pour apprendre la langue du Coran. Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
« Il est dans les habitudes que des gens ne lisent pas un livre dans une discipline scientifique, comme la médecine ou les mathématiques, sans en rechercher l’explication — alors qu’en est-il de la Parole d’Allah, qui est leur protection, leur salut, leur bonheur, et le fondement de leur religion et de leur vie d’ici-bas ?! »
(Majmūʿ al-Fatāwā, 13/332)
قال ابن تيمية رحمه الله: «العادة تمنع أن يقرأ قوم كتاباً في فن من العلم، كالطب والحساب ولا يستشرحوه [أي : لا يطلبوا له شرحا]، فكيف بكلام الله الذي هو عصمتهم، وبه نجاتهم وسعادتهم، وقيام دينهم ودنياهم؟! . » مجموع الفتاوى (13/332).
5. Apprendre l’arabe est un chemin accessible
Même sans être arabophone à la base, il est possible de commencer petit à petit : apprendre les bases de la grammaire, mémoriser le vocabulaire coranique, écouter des récitations avec suivi du texte arabe. Ce chemin, bien que progressif, est source de lumière et de transformation.
Articles recommandés :
Pour ceux qui souhaitent débuter l’apprentissage de l’arabe, voici un guide utile :
Comment débuter l’apprentissage de l’arabe ?
Pour savoir pourquoi c’est indispensable d’apprendre l’arabe pour le Coran, voici un article utile : ici
Et pour lire le texte coranique avec sa traduction parallèle :
Consulter le Coran sur Al Quran Al Quarim
Conclusion
Lire le Coran dans sa langue d’origine n’est pas un luxe. Comprendre le Coran sans traduction n’est pas réservé aux érudits. C’est une nécessité pour vivre une véritable connexion avec la Parole d’Allah. Se contenter de la traduction, c’est rester à la surface, privé de la vraie profondeur du message divin.
Commence, ne serait-ce qu’un peu, à apprendre l’arabe – tu découvriras une lumière dans la compréhension du Livre d’Allah que nul mot traduit ne pourra jamais égaler.
Commence aujourd’hui, même avec un mot ou un verset. Chaque pas compte.
- Le Saint Coran.
- Iqtidaʾ aṣ-Ṣirāṭ al-Mustaqīm (1/207), Ibn Taymiyya
- Majmūʿ al-Fatāwā (13/332), Ibn Taymiyya